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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur LaTeX sans jamais oser le demander


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Introduction

Mieux vaut la malice d'un homme que la bonté d'une femme(1)
L'ecclésiastique Si 42 14.

Il était une fois…

Tout a commencé lorsqu'au tout début des années 1990, j'utilisais sur un ordinateur PC 286 une version du logicielWord Perfect pour m'initier à ce qu'on appelait alors le « traitement de texte ». Ce logiciel - qui existe toujours, édité par la société Corel - proposait à l'époque sous le désormais célèbre MS-DOS, une interface composée d'un vague aperçu du document, et surtout laissait à l'utilisateur la possibilité de « voir les codes » c'est-à-dire de visualiser le document avec une sorte de langage à balises en permettant un contrôle très souple.

Un peu plus tard, avec la prolifération de Windows 3.1 et l'engouement soudain pour les interfaces graphiques, je me laissais convaincre - faible que j'étais - d'utiliser le logiciel de traitement de texte devenu très célèbre aujourd'hui dans sa version d'alors : la version 2.0 (avec une petite lettre derrière qui avait toute son importance à l'époque)... Cette version, je ne l'appris qu'un peu plus tard, avait la particularité intéressante de comporter un bug très sérieux qui empêchait à partir d'un certain volume de données, la sauvegarde ! Il n'y a avait alors aucune solution pour sauvegarder ni récupérer son document ; les plus teigneux d'entre nous se hasardaient à supprimer quelques lignes et tentaient à nouveau une sauvegarde, mais en vain...

À cette époque où les logiciels édités par la société dont nous tairons le nom ici, faisaient l'objet de railleries non dissimulées(2), la plupart des utilisateurs qui m'entouraient acceptait malgré tout la situation : il était normal d'utiliser des logiciels qui se vautraient lamentablement et notoirement sans crier gare. Cette particularité a fait naître en moi une certitude : je n'accepterai pas d'utiliser de tels logiciels. J'étais alors élève ingénieur et je pressentais qu'une partie de mon travail serait consacrée à l'élaboration de documents et à l'utilisation de systèmes informatiques en général, il me fallait des outils robustes pour y parvenir.

C'est au cours de mon DEA (appelé aujourd'hui master recherche) à l'université Jean Monnet et à l'Ecole des Mines de Saint-Etienne que j'ai découvert à la fois Unix (dans sa version Solaris) puis Linux. C'est alors que le mot « latèque » fut lâché pas loin de moi au début de ma thèse (1993-94). Il était apparemment question d'un logiciel indispensable pour produire des formules mathématiques, et surtout il semblait évident que LaTeX était le choix incontournable pour produire des documents scientifiques. À vrai dire la question n'avait même pas l'air de se poser !

J'entrepris donc d'installer cette « chose » qu'était LaTeX à la fois sur un système Mac avec une distribution nommée OzTeX et sur un système Solaris, avec la distribution fournie par l'association Gutenberg. Il avait fallu pour cela soudoyer l'administrateur système pour qu'il accepte de créer un utilisateur privilégié texadm dont le but était d'administrer la distribution…

Début 1994, je commençais ma thèse avec bien évidemment la ferme intention de la rédiger avec LaTeX. Courant 1995, enthousiasmé par ce que je découvrais, j'entrepris de rédiger un guide d'initiation à LaTeX pour mes collègues de laboratoire, guide qui est à l'origine du présent manuel. C'est au cours de l'année 1997, après environ deux ans de pratique et d'initiation au monde de la typographie, que je me confortais dans l'idée que LaTeX était effectivement le logiciel de choix pour la rédaction d'un document « sérieux » : contrôle global de la mise en page, gestion de la bibliographie, des index (nom communs et auteurs), légèreté des fichiers manipulés et surtout : la beauté du résultat. Depuis, c'est pour moi l'argument le plus fort et le plus irréfutable pour utiliser LaTeX.

Aujourd'hui maître de conférence en informatique à l'école nationale d'ingénieurs de Saint-Etienne, j'utilise LaTeX pour la rédaction de documents scientifiques et de supports pédagogiques. Après maintenant plusieurs années de pratique, je continue à apprendre et à découvrir, tout en étant encore ébloui par l'ensemble des extensions proposées par les contributeurs du projet, ensemble d'extensions qui font de LaTeX un joyeux bazar, mais aussi un outil extraordinaire évoluant dans le sens de la véritable ergonomie(3), un outil unique dont le souci permanent est « la belle ouvrage ».

Organisation du manuel

Ce manuel est une introduction au « traitement de texte » LaTeX ; il ne s'agit pas d'un manuel de référence, mais il a pour but de donner les bases pour utiliser LaTeX et si possible d'y prendre goût. Ainsi trouvera-t-on les informations nécessaires pour commencer en LaTeX et quelques conseils sur la rédaction des documents. Pour votre confort, nous avons eu l'idée lumineuse de diviser ce manuel en chapitres et annexes. La première partie présente les bases de LaTeX :

Principes de base expose les concepts fondamentaux de LaTeX à lire impérativement pour comprendre le reste ;

Ce qu'il faut savoir présente les outils standard, ceux qu'il faut connaître pour rédiger un document simple ;

Mathématiques ou comment produire des équations ;

Un pas vers la sorcellerie pénètre un peu plus profondément dans les rouages de LaTeX ; à lire si vous voulez utiliser LaTeX de manière satisfaisante ;

Graphisme permet de comprendre comment insérer des graphiques dans vos documents ;

Documents scientifiques donne quelques conseils pour rédiger articles, bibliographies, index et transparents ;

Documents en français fournit quelques notions élémentaires de typographie et présente les principaux aspects du package french ;

À vous de jouer ! une conclusion sous forme de conseils pour chercher des informations sur TeX et LaTeX.

La deuxième partie a pour but d'aborder les aspects plus complexes de LaTeX en prenant comme prétexte d'expliquer comment ce manuel a été produit. Ne la lisez pas avant d'avoir lu la première… Toute exposition-même non prolongée - à la deuxième partie peut provoquer des troubles du comportement et des traumatismes irréversibles

Viennent ensuite les annexes :

Générer des documents en PDF comme son nom l'indique explique la méthode utilisée pour générer la version PDF de ce manuel ;

Mémento est un fourre-tout qui propose une liste non exhaustive d'extensions utiles, les raccourcis de AucTeX, et la configuration de aspell pour emacs ;

Symboles une liste des symboles mathématiques disponibles en standard et avec l'extension amssymb.

Il est conseillé de lire dans l'ordre les premiers chapitres jusqu'aux mathématiques. Les suivants peuvent se lire indépendamment les uns des autres. Encore une fois, la deuxième partie du manuel n'est à lire qu'après avoir maîtrisé les concepts de base. Un index en fin de document constitue un bon point d'entrée pour retrouver des informations. Enfin, à l'instar des auteurs de la FAQ française de LaTeX, je n'ai pas fait d'effort particulier pour traduire systématiquement tous les termes du jargon de LaTeX et de l'informatique en général.

Ce qu'il faudrait que vous sachiez

La lecture de ce manuel qui s'adresse aux débutants, ne demande aucun prérequis à propos de LaTeX. Le lecteur devra cependant posséder une connaissance de base d'un système d'exploitation en tant qu'utilisateur, c'est-à-dire savoir manipuler des fichiers. Etre capable de créer un fichier PostScript encapsulé sur son système, à partir d'un logiciel de dessin ou de manipulation d'image, est également souhaitable.

Ce que vous ne saurez pas

Ce fabuleux manuel que vous avez entre les mains souffre tout de même de quelques lacunes ; parmi celles-ci :

  • il manque une explication claire de la manière dont TeX et LaTeX gèrent les fontes. Vous ne trouverez d'ailleurs nulle part le mot METAFONT;
  • vous n'apprendrez pas comment installer et administrer une distribution LaTeX sur un système Unix ;
  • vous ne trouverez pas de « catalogue » ou d'inventaire des extensions existantes, utiles ou inutiles, compatibles ou incompatibles, etc. ;
  • la question de l'oeuf ou la poule est également occultée, ainsi que celle des liens entre Dieu et la science ;
  • ...

Il est important de ne pas fonder de faux espoirs sur le contenu de ce manuel : son titre est un mensonge éhonté.

TeX ?

Le mathématicien Donald Ervin Knuth - à qui l'on doit de nombreux ouvrages de mathématiques et d'algorithmique (notamment The Art of Computer Programing[1]) - a conçu dans les années 70 un système de traitement de texte nommé TeX après avoir été déçu par la manière dont ses articles étaient imprimés par les systèmes du moment. TeX - accessible au public depuis le début des années 80 - est un environnement complexe de programmation composé d'un processeur de macro (macro processsor) et de quelques centaine de primitives. Un premier ensemble de macros pré-compilées est apparu assez rapidement sous le nom de format plain.

On pourra noter que TeX n'est ni un traitement de texte (Knuth le nomme « typesetting system » que l'on pourrait traduire par système de composition) ni un langage de programmation compilé. Voici quelques citations de Knuth à propos de TeX (4) :

« Des mots anglais comme « technology » sont dérivés de racines grecques commençant par les lettres kitxmlcodeinlinelatexdvp\tau\epsilon\chifinkitxmlcodeinlinelatexdvp… ; ce même mot grec voulant dire à la fois art et technologie. D'où le nom TeX, qui est la forme en majuscules de kitxmlcodeinlinelatexdvp\tau\epsilon\chifinkitxmlcodeinlinelatexdvp. »

Au sujet de la prononciation du « X » de TeX :

« […] C'est le son « ch » en allemand comme dans ach ; c'est le « j » espagnol […]. Lorsque vous le dites correctement à votre ordinateur, l'écran doit devenir légèrement humide. »

Votre humble serviteur se contente lui de le prononcer « TeK » pour contrecarrer l'aspect caoutchouteux et éviter d'avoir à nettoyer son écran régulièrement.

Enfin pour ce qui est du logo lui-même Knuth fait remarquer que ce déplacement du E est là pour rappeler qu'il s'agit de typographie, et insiste sur le fait que dans une situation où l'on veut parler de TeX sans avoir les moyens d'abaisser le E, il faudra écrire « TeX ».

La version actuelle de TeX est 3.1415926 (les versions comme vous l'avez compris tendent vers kitxmlcodeinlinelatexdvp\pifinkitxmlcodeinlinelatexdvp) ; dans la préface de son livre « TeX : the program » Knuth estimait que le dernier bug avait été trouvé et corrigé le 27 novembre 1985 et proposait une récompense de 20,48 $ à qui en trouvait un nouveau. Aujourd'hui la somme de dollars hexadecimaux a été figée à 327,68 $. Les amateurs de puissances de 2 apprécieront…

LaTeX ?

En 1985, quelques années après la diffusion publique de TeX, Leslie Lamport crée un format composé de macros permettant d'avoir une vision de plus haut niveau d'un document, appelé LaTeX et portant le numéro de version 2.09. Aujourd'hui, LaTeX est un standard de fait, et seuls quelques sorciers produisent encore des documents uniquement avec TeX. Cependant, LaTeX étant une « surcouche » de TeX - contenant donc des appels à des macros de TeX - il est parfois utile de connaître quelques-uns des concepts de TeX pour se tirer d'un mauvais pas. Voici ce que dit Lamport à ce propos dans son livre [2] :

« Imaginez LaTeX comme une maison dont la charpente et les clous seraient fournis par TeX. Vous n'en avez pas besoin pour vivre dans la maison, mais ils sont pratiques pour y ajouter une nouvelle pièce. »

Un peu plus loin :

« LaTeX a été conçu pour permettre à un auteur de faire abstraction des soucis de mise en page, et se concentrer sur l'écriture. Si vous passez beaucoup de temps sur la forme, vous faites un mauvais usage de LaTeX. »

Aujourd'hui et depuis 1994, une équipe mi-européenne mi-américaine (autour de Frank Mittelbach) a pris en main le développement de LaTeX ; la version de LaTeX parue en 1994 se nomme kitxmlcodeinlinelatexdvp\LaTeX\ 2\varepsilonfinkitxmlcodeinlinelatexdvp. Le but à long terme est de concevoir un système nommé kitxmlcodeinlinelatexdvp\LaTeX3finkitxmlcodeinlinelatexdvp.

Licence

On peut souligner que TeX et LaTeX sont des logiciels faisant partie de la famille des logiciels libres et sont donc - entre autres - gratuits. Ce qui caractérise les logiciels libres (free software) est également l'aspect ouvert des logiciels. Il est donc possible d'avoir les sources Web(5) de TeX. Les macros de LaTeX sont quant à elles distribuées sous forme de code source TeX. Le fait de pouvoir obtenir les sources d'un logiciel peut sembler secondaire à la plupart des utilisateurs ; il faut comprendre que c'est parce que rien n'est caché que l'amélioration de l'existant et la création d'extensions sont possibles.

Le fait qu'un logiciel soit libre ne veut pas dire qu'on puisse en faire tout à fait ce que l'on veut. Il reste la propriété de son auteur et toute modification doit être documentée ; chacune de ces modifications doit également donner lieu à un nom de fichier différent de celui du fichier initial avant modification. Ceci pour assurer cohérence et portabilité au système (voir à ce sujet ftp://ftp.lip6.fr/pub/TeX/CTAN/macros/latex/base/lppl.txt pour la licence de kitxmlcodeinlinelatexdvp\LaTeX\ 2\varepsilonfinkitxmlcodeinlinelatexdvp).

Cinq bonnes raisons pour ne pas utiliser LaTeX

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles il est « impératif » de ne pas utiliser LaTeX :

  1. vous utilisez un traitement de texte uniquement pour faire vos cartes de voeux, votre courrier, pour noter quelques idées, etc. ;
  2. vous adorez les souris (1 ou 3 boutons indifféremment) et vous pensez que la seule manière d'écrire des équations est de les utiliser (les souris) de manière intensive ;
  3. vous pensez qu'Unix c'est « prise de tête » et « pas convivial » et/ou vous avez une aversion particulière pour tout langage de programmation ;
  4. vous trouvez normal : 1° que votre logiciel préféré ne puisse pas lire le document que vous aviez produit avec la version précédente, et/ou 2° que la nouvelle version vous oblige à changer de système d'exploitation, et 3° que la nouvelle version dudit système d'exploitation vous oblige à changer d'ordinateur, et 4° que votre nouvel ordinateur…
  5. vous ne savez pas où se trouve la touche \ sur votre clavier ;

si vous vous reconnaissez dans une de ces catégories, mieux vaut vous contenter de votre système actuel.

Quelques bonnes raisons d'utiliser LaTeX

Il n'est pas question ici de convaincre le lecteur de la supériorité de TeX et LaTeX par rapport à un autre système, de toutes manières, vous lisez ce manuel, donc vous êtes inconsciemment convaincu. Laissons donc la parole au concepteur de TeX :

« By preparing a manuscript in TeX format, you will be telling a computer exactly how the manuscript is to be transformed into pages whose typographic quality is comparable to that of the world's finest printers. »
D. E. Knuth in the TeXbook [3]

Les documents générés par TeX ou LaTeX sont d'une qualité typographique exceptionnelle (avec possibilité de réglage très fin(6)), ceci grâce notamment à :

  • un dessin de fontes très soigné ;
  • des détails typographiques (tirets, ligatures…) ;
    • avez-vous - bien - regardé ces tirets (page 19-23) ?
    • et le « fi » de fin, le « ffl » de souffle ou le « fl » de trèfle ?
  • un algorithme de césure très performant ;
  • des formules mathématiques particulièrement réussies ;

D'autre part, LaTeX est un des rares logiciels de traitement de texte orienté vers la production de documents scientifiques. Car outre les équations et autres formules, LaTeX possède un grand nombre de fonctionnalités axées autour de la rédaction d'article et la génération de bibliographie et d'index.

Enfin, LaTeX est particulièrement adapté à la production de gros documents. Pas seulement parce que la manipulation d'un document LaTeX exige par essence peu de mémoire, mais parce que les mécanismes de macros et de référence croisée (cross reference en anglais) permettent de garder un contrôle global et très souple du document.

référence croisée : LaTeX permet de faire référence de manière symbolique à toute partie du document faisant l'objet d'une numérotation. Ainsi, le numéro des titres, figures, tableaux, équations, pages, références bibliographiques, items d'énumération, théorèmes,... peut être mentionné à plusieurs endroits dans un document de manière très simple, sans se soucier du numéro lui-même.

macros : sans doute l'aspect le plus puissant de LaTeX. Il faut savoir que tout processus qui mène à la génération d'un document est une séquence de commandes ou macros. Chaque utilisateur peut donc modifier l'allure d'un document, en modifiant l'une des ces macros. On peut bien évidemment définir ses propres macros pour mettre en page une partie spécifique d'un document. L'idée forte autour des macros est qu'on peut a priori séparer le fond de la forme lors de la rédaction d'un document.

Les limites du Wysiwyg

LaTeX est le contraire d'un Wysiwyg(7), puisqu'un source LaTeX est un document texte composé du texte lui-même et des commandes de mise en page. Lamport présente ce type d'approche comme étant une mise en page logique par opposition à la mise en page visuelle(8).

On pourrait cependant dire que LaTeX est un Wywsiewyg (what you will see is exactly what you get) puisqu'après compilation on peut visualiser à l'écran une image exacte du document futur sur papier.

Voici donc un exemple(9) parmi d'autres qui met en évidence les limites du Wysiwyg et les avantages de la mise en page logique : supposons que dans un document apparaisse un certain nombre de fois, une fonction quelconque ayant deux arguments. La notation étant un point délicat dans l'élaboration de documents scientifiques, on pourra définir une macro \mafct permettant de produire une telle fonction. Ainsi les séquences \mafct{1}{2.5} et \mafct{x}{t} produiront respectivement kitxmlcodeinlinelatexdvp\mathcal{F}_{\alpha,\beta}(1,2.5)finkitxmlcodeinlinelatexdvp et kitxmlcodeinlinelatexdvp\mathcal{F}_{\alpha,\beta}(x,t)finkitxmlcodeinlinelatexdvp. Mais si l'on a besoin de changer de notation, il suffira de redéfinir la commande \mafct pour produire aux endroits nécessaires : kitxmlcodeinlinelatexdvp\mathsf{F}^{\alpha,\beta}[1,2.5]finkitxmlcodeinlinelatexdvp et kitxmlcodeinlinelatexdvp\mathsf{F}^{\alpha,\beta}[x,t]finkitxmlcodeinlinelatexdvp. Et le tour est joué !

Un autre exemple : imaginons que votre document comporte beaucoup de mots techniques que vous voulez mettre en évidence d'une manière particulière. Vous écrirez alors dans votre document \jargon{implémentation} en ayant préalablement défini la macro \jargon de manière à ce qu'elle mette en italique le mot du vocabulaire technique. Les 235 mots de jargon auxquels vous faîtes référence dans votre document pourront être mis en évidence autrement qu'en italique si vous changez d'avis, et cela sans avoir à passer sur les 235 occurrences des mots du jargon, mais juste en changeant la définition de la macro \jargon. Avec un peu d'entraînement vous arriverez même à faire en sorte que cette macro insère automatiquement le mot du jargon dans l'index de votre document…

Voici un exemple un peu plus tordu : dans le titre du paragraphe intitulé « Cinq bonnes raisons de ne pas [...]Cinq bonnes raisons pour ne pas utiliser LaTeX » un peu plus haut dans ce chapitre, je n'ai pas écrit « Cinq(10) » en toutes lettres dans le document source. En réalité le titre du paragraphe est produit par : « \ref{nbraisons} bonnes raisons… » qui affiche en français le nombre correspondant aux nombres de bonnes raisons de ne pas utiliser LaTeX. Si jamais j'avais à rajouter d'autres entrées dans cette liste de bonnes raisons, il ne sera pas nécessaire de refaire la numérotation…

Vous trouverez le long de ce manuel, d'autres exemples mettant en évidence, les faiblesses du Wysiwyg. Ce « nota », vous avertissant d'un point important en est un autre exemple. Car au moment où l'auteur tape ces lignes, la présence du « panneau danger » est un détail - il s'agit simplement d'un nota. Et l'auteur a écrit :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
\begin{nota}
  Vous trouvez le long de ce manuel…
\end{nota}

Pour en finir avec les macros, on peut dire qu'il s'agit d'une « généralisation » des styles du célèbre logiciel « Mot » de la société « Micrologiciel ». La lecture de ce document et en particulier la deuxième partie devrait vous convaincre que les macros permettent d'aller bien au-delà de ces fameux styles…

Pour les accros du Wysiwyg, une équipe de développeur a mis en œuvre une version What you see is what you Mean (sic) de LaTeX nommé LyX, dont je vous invite à prendre connaissance à http://www.lyx.org.

Comment imprimer ce manuel ?

Avec une imprimante(11), en utilisant la version « papier » produite à partir de ce document, version prévue pour être massicotée en 15 cm par 25 cm. Au cas où vous ne disposeriez pas de massicot et que vous souhaiteriez imprimer ce manuel sur un format A4, vous trouverez toutes les informations nécessaires sur http://cours.enise.fr/info/latex.

Que pouvez-vous faire de ce manuel ?

Nom de l'auteur : Vincent Lozano ;

Titre : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur LaTeX sans jamais avoir osé le demander ;

Date : 12 novembre 2008

Copyleft : ce manuel est libre selon les termes de la Licence Art Libre (LAL) : http://www.artlibre.org

La LAL stipule en résumé que vous pouvez copier ce manuel. Vous pouvez également le diffuser à condition :

  • d'indiquer qu'il est sous la LAL ;
  • d'indiquer le nom de l'auteur de l'original : Vincent Lozano et de ceux qui auraient apporté des modifications ;
  • d'indiquer que les sources peuvent être téléchargés sur http://cours. enise.fr/info/latex.

Enfin vous pouvez le modifier à condition :

  • de respecter les conditions de diffusion énoncées ci-dessus ;
  • d'indiquer qu'il s'agit d'une version modifiée et si possible la nature de la modification ;
  • de diffuser vos modifications sous la même licence ou sous une licence compatible.

En avant !

Comme beaucoup de logiciels puissants, LaTeX n'est pas toujours simple à utiliser. En fait lorsque l'on va dans son sens, LaTeX est toujours agréable et permet effectivement comme le souligne Lamport de ne pas se soucier de problèmes de mise en page. Lorsque l'on veut changer un comportement, et que la solution consiste à choisir une autre option d'une commande, tout va encore très bien. Cependant, même si les choix de LaTeX répondent à des conventions en vigueur chez tous les bons imprimeurs, il arrive un jour où l'on désire avoir une mise en page particulière qu'apparemment LaTeX est incapable de fournir.

À ce stade, plusieurs solutions s'offrent à vous :

  • inclure un package qui répond à votre problème (LaTeX étant un système ouvert, une multitude de packages plus ou moins standardisés sont disponibles pour réaliser des opérations variées voire farfelues);
  • demander à un TeXnicien(12) de vous dépanner ;
  • si les deux premières solutions sont inefficaces, vous n'avez plus qu'à faire le détective et mettre le nez dans le code(13) pour trouver la commande qui vous fait du tort et la modifier. Vous aurez besoin à ce stade de connaissance de la première couche du système, à savoir TeX. On touche sans doute ici à un des défauts de LaTeX : si d'autres logiciels sont incapables de faire des choses compliquées, il est parfois difficile de faire faire à LaTeX des choses simples (vous en serez probablement convaincu après la lecture de la deuxième partie de ce manuel).

Conventions typographiques

Certaines conventions utilisées dans ce manuel nécessitent d'être quelque peu éclaircies. Les extraits de code LaTeX qui parsèment le document peuvent apparaître comme ceci :

 
Sélectionnez
1.
2.
% attention les yeux
Ceci est \emph{déjà} du code \LaTeX.

Le choix s'est porté sur la fonte « machine à écrire » de LaTeX. Le code est également souvent présenté sous la forme suivante, avec un petit numéro sur la barre centrale auquel on se réfère parfois :

0.1
Sélectionnez
1.
2.
3.
% attention les yeux
Ceci est \emph{déjà} du
code \LaTeX.
Image non disponible

Certaines parties sont présentées sous forme de « notes » pour éclaircir un point sans que la lecture soit indispensable au premier abord.

Si la lecture est indispensable, on aura recours au pictogramme ci-contre pour attirer l'attention du lecteur distrait…

Les logiciels et les packages de LaTeX sont typographiés comme indiqués ci-avant. Les mots en anglais sont produits like this. Pour mettre en évidence les parties génériques d'une commande on utilisera cette notation. Par exemple :

  • Ceci est \emph{texte à mettre emphase} du code \LaTeX.

Quelques rares fois sont insérées des commandes Unix, comme ceci :

 
Sélectionnez
1.
grep -wi bidule /tmp/truc.dat | sort -n

On trouve même dans une des annexes, des commandes pour emacs :

 
Sélectionnez
1.
M-x doctor

Et, comble de l'horreur, des extraits de Makefile :

 
Sélectionnez
1.
2.
bidule : bidule.o truc.o
	gcc -o $@ $^

Dans la version papier apparaissent des renvois sur des chapitres ou des paragraphes, comme celui-ci dirigeant le lecteur vers la production de formules mathématiques Ch 3Mathématiques avec LaTeX.

Remerciements

La rédaction de cet ouvrage qui est initialement le guide local du laboratoire d'informatique graphique et d'ingénierie de la vision situé à Saint-Etienne, a débuté en 1995. Je tiens ici à remercier les membres de cette équipe de recherche qui m'ont fait part de leurs remarques et encouragements. Les personnes participant au forum fr.comp.text.tex m'ont indirectement apporté énormément d'informations qui ont enrichi ce document, qu'elles en soient ici remerciées.

Je voudrais également remercier Benjamin Bayart qui m'a aidé à créer certaines des extensions utilisées dans ce manuel, en particulier la version initiale de la boîte entourant les « mini » tables des matières en tête de chapitre ; ainsi que Guillaume Connan pour ses remarques sur l'annexe concernant le format PDF et pour ses encouragements.

Un merci particulier à Denis Bitouzé pour sa lecture attentive ses conseils précieux et les nombreuses corrections qu'il a apportées à la première partie du manuel. Denis m'a mis sur la voie de la rédemption, j'ai fait une croix sur a4wide, eqnarray, et toutes ces horreurs qui faisaient de moi un pauvre pécheur…

Je tiens à remercier particulièrement Didier Roche et Alexis Kauffmann de FramaSoft de m'avoir accordé leur confiance pour créer un nouveau volume dans la collection FramaBook. Un grand merci au groupe de relecture mené par Vincent « Vim ». Ce groupe - et en particulier Papiray et Antoine Blanche - non content de débusquer de nombreuses coquilles qui se tapissaient sournoisement au fond des paragraphes, a également corrigé de vilaines répétitions. Je tiens donc à les remercier ici bien chaleureusement, d'autant que les échanges ont été fructueux : l'accentuation correcte de Genèse, le genre de nota, de longues discussions sur pré-requis et en-tête et j'en passe…

La lecture des « grands classiques » de la littérature autour de TeX et LaTeX m'a inconsciemment influencé dans la rédaction de ce document. La lecture du TeXbook de Knuth [3] m'a bien évidemment donné l'idée de créer le panneau danger Image non disponible, la lecture quasi compulsive du LaTeX Companion de Goossens, Mittelbach et Samarin [4] a très certainement influencé beaucoup de passages de cet ouvrage aussi bien pour le fond que la forme. Enfin la lecture de plusieurs manuels en ligne a également dû orienter certains de mes choix (Le « Not So Short Introduction to LaTeX » possède par exemple un chapitre que l'on peut traduire par « ce qu'il faut savoir »)…

Avant de commencer je tiens à signaler que même si ce document a mis plusieurs années à mûrir, il est dans un style tout à fait douteux. La preuve, sur ma machine, la commande :

 
Sélectionnez
1.
grep -E -i 'on peut|permet' *.tex | wc -l

donne 343 (plus d'une occurrence par page) ce qui dénote un style assez pauvre.


Bonne lecture et bon courage !


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Les épigraphes de ce document sont tirées de l'Ancien et du Nouveau testament. Ces citations sont insérées par pure provocation de ma part, et ont — parfois — un lien avec le titre du chapitre.
Parmi celles-ci, même si elles n'apparurent que quelques années après, on pourra noter la célèbre intervention du patron de General Motors en réponse à une provo cation de Bill Gates et le non moins célèbre « Piège dans le cyberespace » de Roberto Di Cosmo.
Pas celle qui consiste à a jouter une entrée dans un menu, ou un son à l'apparition d'une boîte de dialogue.
Tiré du chapitre introductif « The Name of the Game » du TeXBook
Le langage Web conçu par Knuth est qualifié de langage de « programmation littéraire. » À partir d'un document source Web, on peut produire le code Pascal ou C du programme ainsi qu'une documentation en TeX de ce code.
À titre indicatif l'unité interne de mesure d e TEX est le scaled point, noté sp dans le TeXbook, qui vaut 1/65536 points ; 1 point valant environ 1/72e de pouce, 1 pouce valant 2.54 cm, l'unité de base est approximativement 50 Å, ce qui laisse de la marge vis à vis de la résolution des imprimantes actuelles.
Pour « what you see is what you get » terme désignant les logiciels permettant à l'utilisateur de voir à l'écran ce qu'il obtiendrait sur le papier. Le premier traitement texte Wysiwyg serait Bravo mis au point sur la machine Alto du Xerox Paolo Alto Research Center en 1974.
Pour faire un peu de mauvais esprit, les logiciels du type Wysiwyg ont d'ailleurs été qualifiés par Kernighan (dixit Lamport dans son livre sur LaTeX) de “what you see is all what you've got” !
Lamport propose un exemple analogue à celui-ci dans son manuel
Là non plus d'ailleurs.
Arf arf (comme disait Frank Zappa).
ou un TeXpert, mais c'est assez rare.
C'est la solution la plus plaisante pour ceux qui ont certaines velléités pour pisser du code…

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Le contenu de cet article est rédigé par Vincent Lozano et est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.
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